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Podes ver este trabalho praticamente traduzido em: http://bioug.blogspot.fr/2012/12/sistema-olfactivo-o-olfacto-e.html

Este foi um trabalho que fiz aqui em França, portanto está em francês, mas poderão traduzir no próprio blog onde diz "Translate this blog". Mais tarde tentarei colocar o trabalho em Português:






UNIVERSITÉ DE POITIERS
U.F.R. Sciences Fondamentales et Appliquées



                                           L3 – Ecologie, Biologie des Organismes


Perception et Communication Animale



La Mémoire des Odeurs






ALMEIDA DUARTE Irina
BLOSSIER Hugo
RAPOSO Cláudia
Année universitaire 2012-2013




Table de matières


Introduction
 P.1

P.2
I) Le système olfactif
P.2
1) La muqueuse olfactive
P.3
2) Le bulbe olfactif
P.4
3) Le réseau neuronal olfactif central



II) Processus et particularités de la mémoire olfactive
P.6
1) Les processus mnésiques olfactifs
P.6
2) Une mémoire émotionnelle et résistante au temps     
P.7


III) Déficits et lésions de l’olfaction
P.9
1) Les pathologies et symptômes associés à des troubles de l'odorat 
P.9
2) Conséquences cérébrales de la maladie d’Alzheimer
P.10
3) Un « stress test » olfactif pour détecter précocement la maladie d’Alzheimer
P.11


Conclusion
P.13


Bibliographie
P.15




Introduction
L’olfaction est la capacité que les animaux et les humains ont de capter les odeurs. Les odeurs sont les substances volatiles dans l’air que libèrent certaines molécules. Chez les humains, la structure responsable de cette captation est le nez.
Quand une personne inspire, les molécules odorantes entrent dans le nez et sont captées par les cils olfactifs localisés dans le mucus de la muqueuse olfactive. Celle-ci se trouve dans la profondeur des fosses nasales, dans la partie supérieure. Les cils sont liés aux dendrites des neurones olfactifs localisés dans l’épithélium olfactif, ainsi les neurones sont stimulés et créent une information qui passe par l’axone vers le bulbe olfactif, plus précisément aux glomérules. Après cela, l’information continue jusqu’au cortex olfactif, mais pendant ce trajet, elle passe par le lobe temporal, donc par le système limbique.
La capacité à exprimer des émotions a été développée à partir de la capacité à traiter les odeurs et seulement plus tard, d’autres structures limbiques ont été développées comme l’amygdale, l’hippocampe et l’hypothalamus. L’olfaction est l’unique sens humain ayant une liaison directe avec le système limbique, la partie du cerveau responsable des émotions et la mémoire, qui est encore la voie d’entrée pour les stimuli olfactifs. Grâce à cette disposition des structures, les stimuli odorants avant même d’arriver au cortex olfactif vont provoquer une mémoire particulière associée à cette odeur et ensuite la construction d’une émotion appropriée. Cette capacité s’appelle la mémoire émotionnelle.
La disparition de certaines structures du système limbique, comme l’amygdale, provoque une incapacité à créer les mémoires associées aux odeurs ainsi qu’une incapacité à discriminer les odeurs. Une des maladies associée à l’incapacité de discriminer les odeurs est l’Alzheimer, celle-ci affecte des structures du lobe temporal essentielles à la discrimination des odeurs ainsi que la mémoire olfactive. Cette découverte pourrait permettre de mettre à jour plus précocement qu’aujourd’hui la maladie d’Alzheimer.
Toutes ces découvertes ont été permises par l’apparition et l’amélioration des techniques d’imagerie cérébrale fonctionnelles comme la tomographie par émission de positons (TEP) ou  l’imagerie par résonnance magnétique fonctionnelle (IRMf).





La Mémoire des Odeurs

I) Le Système Olfactif


1) La muqueuse olfactive
Chez l’Homme les fosses nasales sont les cavités dans lesquelles passent les molécules odorantes transportées par l’air qui sont détectées par les cellules olfactives. La muqueuse pituitaire recouvre les parois des cavités nasales. Au centre du plafond des fosses nasales, seule une zone de 1,5cm2 constitue la muqueuse olfactive où sont rassemblées les cellules sensorielles responsables de l’olfaction. Cette dernière rassemble l’épithélium olfactif et la lamina propria. L’épithélium olfactif est composé de trois grands types cellulaires.
Les cellules de soutien sont réparties sur tout l’épithélium, elles possèdent une fonction principale de cohésion du tissu  et ne sont donc pas neuronales. En effet elles ne sont pas directement responsables du traitement de l’information olfactive mais permettent de conserver un environnement favorable aux cellules sensorielles par une action détoxifiante et par l’élimination des débris résultant de la mort de neurorécepteurs. Certaines cellules de soutien présentent des microvillosités plongées dans le mucus.
Les cellules sensorielles de l’épithélium sont les neurorécepteurs olfactifs qui sont dispersés entre les cellules de soutien. Ce sont des cellules neuronales bipolaires avec un corps cellulaire qui donne d’une part une seule dendrite apicale ramifiée et d’autre part un axone basal qui rejoint le système nerveux central accompagné d’autres axones sans se ramifier. Les dendrites de ces neurorécepteurs portent des cils sensoriels qui sont plongés dans le mucus et augmentent ainsi la surface membranaire en contact avec celui-ci. Les molécules odorantes sont reconnues par des récepteurs moléculaires présents sur la membrane des cils. C’est ici le siège de la transduction du message chimique en message électrique. Ces neurones sont soumis à des agressions régulières puisqu’ils sont directement en contact avec l’air. Ainsi il est nécessaire qu’ils soient renouvelés fréquemment pour garantir un fonctionnement pérenne du système olfactif.
L’épithélium olfactif contient donc un dernier type cellulaire : les cellules basales. Celles-ci sont responsables du renouvellement neuronal par leur capacité de différenciation en nouveau neurone mature. Elles sont localisées dans la partie la plus inférieure de l’épithélium olfactif.
La lamina propria constitue la partie la plus profonde de la muqueuse olfactive. Elle est située entre l’épithélium olfactif et la lame criblée de l’ethmoïde (formation osseuse étroite qui sépare les fosses nasales de la cavité crânienne). Elle contient les glandes de Bowman qui produisent le mucus (celui-ci recouvre et protège la muqueuse olfactive). La lamina propria est traversée par les axones des neurorécepteurs olfactifs qui font transiter l’information sensorielle vers le bulbe olfactif.


2) Le bulbe olfactif
Le bulbe olfactif constitue le premier relai au sein du système nerveux central des afférences olfactives périphériques : les neurorécepteurs olfactifs y font synapse avec les neurones cérébraux de second ordre. Il se situe au dessus de la lame criblée de l’ethmoïde.
Plusieurs millions de neurorécepteurs convergent vers un plus petit nombre de glomérules (ensemble de connexions synaptiques entre axones et dendrites aux limites bien définies) au sein du bulbe. Les glomérules sont des structures closes qui ne renferment pas de corps cellulaires, leur contour est dessiné par les corps cellulaires des interneurones et par une couche de cellules gliales.
Il existe deux types de neurones dans le bulbe olfactif : les neurones principaux (ou deutoneurones) et les neurones intrinsèques (ou interneurones). Les neurones principaux sont responsables du relais de l’information aux centres supérieurs du traitement. Ils peuvent être des cellules mitrales ou des cellules à panache. Les neurones intrinsèques ne font pas de synapses à l’extérieur du bulbe olfactif. Ces neurones forment deux populations : les cellules periglomérulaires au niveau des glomérules et les cellules granulaires en dehors. Ces interneurones ont un rôle de modulation de l’activité des deutoneurones.
Les neurorécepteurs olfactifs portant les mêmes récepteurs membranaires (et réagissant aux mêmes odeurs) en provenance de différents points de l’épithélium se rassemble en un même point (glomérule) du centre primaire. Chaque neurorécepteur olfactif se ramifie énormément au sein du bulbe et contacte tous les neurones principaux d’un glomérule. Les axones des deutoneurones se regroupent et forment le tractus olfactif (ensemble de neurones parallèles dans le système nerveux central) qui se projette sur le cortex olfactif primaire.



3) Le réseau neuronal olfactif central
Les projections directes des neurones principaux dans le cortex via le tractus olfactif forment le cortex olfactif primaire qui regroupe l’ensemble des régions qui reçoivent une entrée directe du bulbe : cortex piriforme, amygdale, cortex enthorinal, cortex péri-amygdalien, tubercule olfactif, noyau olfactif antérieur et tenia tecta.
Les zones du cortex olfactif primaire principalement activées lors de la perception passive d’odeurs sont situées à la jonction des lobes temporaux et frontaux inférieurs. Cette région est considérée comme la région principale du cortex olfactif et est activée de façon bilatérale : c’est le cortex piriforme.
Une autre région du cortex olfactif primaire apparaît très importante pour les processus olfactifs : l’amygdale. Cette structure limbique possède une organisation fonctionnelle, ainsi les deux tiers du volume de l’amygdale sont associés au système olfactif. Le tiers restant étant impliqué d’une part dans le comportement émotionnel et l’humeur et d’autre part dans la modulation  des fonctions viscérales en lien avec l’état émotionnel (olfaction et émotions sont donc très liées).
L’organisation corticale des centres olfactifs diffèrent de celle des autres sens : les neurones sensoriels de deuxième ordre projettent directement sur le cortex sans relais thalamique. De plus, les autres régions du cortex olfactif primaire adressent de l’information à différentes aires du cerveau (qui forment le cortex olfactif secondaire) mais aussi des projections en retour au bulbe olfactif (sauf le tubercule olfactif).
Il est possible de séparer les différents processus olfactifs en deux grandes types : analytiques (sémantiques) et non analytiques (émotionnels et mnésiques). Ainsi, une latéralisation fonctionnelle des processus olfactifs a pu être mise en évidence.  L’hémisphère droit participe uniquement aux tâches non-analytiques de reconnaissance et du jugement de familiarité. L’hémisphère gauche participe tant à des processus analytiques qu’à la tâche non-analytique du traitement de la valence hédonique des odeurs. Cette latéralisation permet une réaction basique adaptée plus rapide (peur/fuite).
Les processus olfactifs constituent non seulement un traitement en série des informations entre les cortex olfactifs primaire et secondaire, mais aussi en parallèle en fonction de la nature des opérations cognitives.


II) Processus et particularités de la mémoire olfactive


1) Les processus mnésiques olfactifs
La mémoire est caractérisée par le fait d’avoir plusieurs sous-systèmes qui permettent l’encodage et le stockage des informations provenant de plusieurs niveaux. Les sous-systèmes comprennent les représentations sémantique, épisodique, procédurale, les reflexes conditionnels, l’amorçage et le conditionnement émotionnel, et ils interagissent tous les uns avec les autres.
Les deux systèmes les plus importants qui peuvent se distinguer dans la mémoire sont la mémoire à court terme - responsable du traitement de l’information sur un temps court, qui peut être de quelques secondes et est limitée à quelques items - et à long terme - caractérisée par la capacité de maintient des informations pendant un temps illimité, permettant d’avoir un ensemble de connaissances.
L’interprétation des odeurs perçues par un individu est permise par ses caractéristiques principales : la qualité (ce qui donne l’identité à l’odeur), la valeur hédonique (ce qui permet d’avoir une classification de plaisant ou déplaisant) et l’intensité de l’odeur. Ces caractéristiques dépendent des propriétés des substances odorantes mais aussi des neurones qui transmettent l’information.
Dans tous les systèmes sensoriels les messages nerveux générés à la périphérie arrivent aux aires spécialisées du néocortex cérébral appelées aires de projection corticale, après un passage par le thalamus. Le système olfactif, présente néanmoins une différence : les informations provenant du bulbe olfactif n’arrivent pas directement au thalamus, mais à des régions corticales comme le cortex piriforme, qui fait partie du cortex olfactif primaire.
Comme énoncé précédemment, une molécule odorante volatile qui se trouve sur l’épithélium olfactif est d’abord reconnue par des récepteurs existant dans la membrane des cellules sensorielles qui sont des neurones qui transmettent les signaux électriques vers le bulbe olfactif. Dans celui-ci, les axones vont faire synapse avec des cellules mitrales (dans des structures appelées glomérules) qui vont jusqu’au cortex olfactif primaire.
Lors d’une stimulation olfactive d’un item inconnu, le premier processus qui se produit est l’encodage de cette nouvelle odeur avant la reconnaissance de l’odeur. Après un court temps de rétention suivant la reconnaissance de l’odeur celle-ci est stockée par la mémoire à court terme et après un long temps de rétention passe dans la mémoire à long terme. C’est le processus de base de la mémorisation d’une odeur.
Les fibres nerveuses olfactives provenant du bulbe olfactif arrivent dans le cortex piriforme antérieur, ceci montre que le cortex piriforme participe aux processus de mémoire et d’apprentissage olfactifs et est associé à la reconnaissance et la consolidation des informations en mémoire.
Plusieurs études proposent que le cortex piriforme antérieur soit responsable de l’apprentissage, et donc l’intégration de l’odeur dans la mémoire, et du rappel de cette information olfactive. Le cortex piriforme postérieur est en revanche impliqué dans l’apprentissage et le rappel des informations associées aux odeurs mais obtenues par d’autres mécanismes sensoriels. Ainsi, le cortex piriforme antérieur est activé lors de la reconnaissance d’un item antérieurement associé à une odeur.
L’ensemble des études qui ont été réalisées permettent de comprendre quelles sont les zones du cerveau impliquées dans l’identification d’un item, par observation des zones activées : après l’analyse des informations perçues par le cortex piriforme, le lobe temporal permet le passage de cette information à la mémoire à long terme. L’hippocampe est aussi essentiel à la consolidation des souvenirs. Il joue un rôle prépondérant pour créer de nouveaux souvenirs ou apprentissages, car il consolide l'information pour la stocker dans le cortex. La mémorisation implique donc une interaction entre les différentes parties du cerveau, principalement dans le cortex.


2) Une mémoire émotionnelle et résistante au temps
Le cerveau est composé de quatre lobes, un de ces lobes est le lobe temporal (celui-ci est responsable de la mémoire) qui contient l’ensemble du système limbique. Ce système a certaines responsabilités : émotions, motivation, mémoire et olfaction, et est la voie d’entrée des stimuli olfactifs, ce qui permet la relation entre les odeurs et les émotions.
Le fonctionnement conjoint de l’émotion et de la mémoire est associé à un système appelé système limbique-olfactif. Ce système comprend différentes aires du cerveau comme : l’hypothalamus (qui traite aussi des émotions) , l’amygdale (cette partie du cerveau est responsable de la consolidation des souvenirs émotionnels ce qui permet l’association d’une émotion à une mémoire), l’hippocampe (cette structure du lobe temporal est responsable des émotions et des stimuli olfactifs), le gyrus cingulaire (coordination des odeurs avec les mémoires), et le bulbe olfactif (qui a été décrit dans la première partie).
Certaines molécules odorantes lorsqu’elles sont inspirées provoquent un effet sur les émotions ce qui permet de les associer à une mémoire. Cette association est réalisée par le système limbique qui répond aux stimuli provenant du bulbe olfactif. Quand le système olfactif reçoit un stimulus, il l’envoie vers l’amygdale qui le transmet à l’hippocampe. Le message arrive enfin à l’hypothalamus qui, se trouvant dans le lobe temporal, construit une mémoire appropriée. Ce traitement des stimuli se fait grâce aux axones des bulbes olfactifs qui sont liés à l’amygdale. Cette structure se trouvant dans le lobe temporal (responsable de la mémoire), comme l’aire olfactive primaire, va donc avoir des conséquences au niveau de la mémoire, de l’olfaction et des émotions et donc faire que tous ces mécanismes fonctionnent ensemble.
Ainsi, l’activation de l’amygdale permet la construction des éléments de mémoire émotionnelle depuis l’enfance qui peuvent perdurer toute la vie de l’individu. Ceci constitue l’autre caractéristique très intéressante de la mémoire olfactive : sa résistance au temps. Les odeurs génèrent plus de souvenirs autobiographiques que les autres types de stimuli sensoriels, ainsi la mémoire olfactive peut perdurer très longtemps dans la mémoire d’un individu et même toute sa vie, alors qu’elles sont pourtant le type de stimuli pour lesquelles la mémoire à court terme est la moins efficace. 
La relation système limbique – système olfactif peut être modifiée par la disparition de l’amygdale, provoquant l’impossibilité de former des souvenirs et de discriminer des odeurs.


III) Déficits et lésions d’olfaction


1) Les pathologies et symptômes associés à des troubles de l'odorat 
Les troubles de l’odorat ont de multiples origines. Avec ceux-ci, le sens de l’odorat peut aussi bien augmenter (hyperosmie), diminuer (hyposmie) ou disparaître totalement (anosmie). Il est également possible de percevoir une odeur désagréable venant de son propre corps (cacosmie), d’avoir une sensation olfactive fausse (parosmie) ou encore d’avoir des hallucinations olfactives (hallunosmie).

Les causes
Il y a deux types d’origines pour ces troubles :
·      Atteinte transmissionnelle
Ce type d’atteinte dérive d’une anomalie anatomique qui ne laisse pas les odeurs parvenir à la zone sensorielle du nez. Cette anomalie peut s’avérer être une mauvaise qualité du mucus (substance située dans la muqueuse nasale) ou un obstacle apparu dans les fosses nasales. Cet obstacle peut être un polype ou une tumeur. Cette dernière cause représente presque toutes les causes des troubles de l’odorat.
Les polypes nasaux sont des sacs de tissus enflammés qui se développent dans la couche interne du nez (muqueuse nasale). Dans la plupart des cas, ces polypes nasaux provoquent la polypose naso-sinusienne (représentant presque la moitié des causes des troubles de l’odorat). Cette maladie est caractérisée par des œdèmes dans la muqueuse nasale, bouchant le nez et altérant l’odorat (hyposmie ou anosmie).
Un autre trouble provoqué par les corps étranger est la rhinite. La rhinite peut être aiguë ou chronique. Dans le premier cas, elle est le résultat d’une inflammation et s’avère donc transitoire. Dans le second cas, elle est le résultat d’une allergie. Les deux types de rhinite provoquent rhinorrhée, éternuements, congestion nasale et prurit, donc hyposmie et anosmie.

·      Atteinte de perception
Ce type d’atteinte dérive, dans la plupart des cas, d’un traumatisme provoqué par un accident et se caractérise par une perte totale de l’odorat (anosmie). Ce traumatisme doit être localisé dans le lobe frontal et provoque un blocage dans la transmission des odeurs au bulbe olfactif par la lésion des nerfs olfactif et crânien.
L’atteinte de perception peut être aussi provoquée par les maladies neurologiques de type neurodégénérative comme la maladie d’Alzheimer ou l’épilepsie.


2) Conséquences cérébrales de la maladie d’Alzheimer
La maladie d’Alzheimer est un syndrome neurodégénératif mortel (ne faisant pas partie du processus normal de vieillissement) qui peut faire apparaître de nombreux symptômes (selon les zones du cerveau atteintes) comme des pertes de mémoire, des modifications du jugement et du raisonnement ainsi que des changements d’humeur ou du comportement. Tout ceci perturbe profondément toutes les activités quotidiennes des malades ainsi que leurs relations sociales. Les causes de la maladie ainsi que les moyens de bloquer sa progression sont encore inconnus cependant de multiples facteurs de risques ont été découverts (vieillissement, génétique, infections ou encore régime alimentaire).
La maladie est anatomiquement caractérisée par la mort de nombreuses cellules nerveuses et la diminution du volume du cerveau. Le cortex se recroqueville : des régions de la pensée et de la mémoire sont donc atteintes. L’hippocampe est particulièrement touché et son rôle de formation de nouveaux souvenirs s’en trouve donc  affecté. Malgré la diminution globale du volume cérébral les ventricules grossissent : ces cavités au rôle de sécrétion et de transport du liquide céphalo-rachidien laissent donc encore moins de place aux autres structures cérébrales (responsables de la mémoire, la pensée…). Les cellules nerveuses se raréfient donc le nombre de synapses diminue ainsi que la quantité de neurotransmetteurs (Acétylcholine par exemple).
Deux différences entre les cellules saines et les cellules affectées ont été démontrées et sont donc très probablement les causes principales de la mort des neurones. Tout d’abord l’apparition de plaques amyloïdes a été remarquée. Celles-ci s’agglomèrent entre les cellules nerveuses. De plus les cellules mortes ou en train de mourir présentent des écheveaux composés de filaments protéiques.
Les plaques amyloïdes sont formées par les fragments d’une protéine : la β-amyloïde qui provient d’une plus grosse protéine présente dans la membrane des cellules nerveuses. Les fragments de la β-amyloïde sont chimiquement adhésifs ce qui provoque la formation des plaques. Celles-ci bloquent les signaux d’une cellule à une autre et pourraient aussi activer la réponse inflammatoire du système immunitaire qui procède donc à l’élimination des cellules nerveuses inefficaces.
Le système de transport cellulaire est organisé en rubans parallèles bien ordonnés par lesquels transitent les nutriments, les constituants cellulaires et les divers autres matériaux essentiels pour la cellule. Cette structure est maintenue par la protéine τ. Dans les régions atteintes par la maladie, la protéine se désagrège en filaments entremêlés (ce sont les écheveaux). Ainsi la structure du système de transport s’en trouve perturbée et celui-ci finit par se désintégrer. Les éléments essentiels ne peuvent donc plus voyager et la cellule meurt.
Les plaques et écheveaux se répandent à travers le cortex. Le parcours de progression des zones atteintes est connu et le lobe temporal (impliqué dans la mémoire olfactive comme expliqué précédemment) est affecté dès le stade le plus précoce. Ceci amène la recherche sur de nouveaux tests qui pourraient permettre de mettre à jour plus précocement la maladie d’Alzheimer avant même l’apparition des signes habituels.







4) Un « stress test » olfactif pour détecter précocement la maladie d’Alzheimer
Un des premiers symptômes de la maladie de Alzheimer est l’incapacité d’identifier certaines odeurs. Ceci a permis l’élaboration de tests qui permettent de détecter plus précocement la maladie d’Alzheimer, avant même l’apparition des signaux habituels. Un de ces tests s’appelle «olfactory stress test » (OST). Il consiste à introduire dans une des narines, une substance appelée atropine qui se concentre dans le bulbe olfactif et améliore l’olfaction.
Les participants sont des personnes âgées (plus de 65 ans) : 29 personnes « normales », 14 personnes avec un déficit cognitif léger et 17 possédant des prémices de la maladie d’Alzheimer.
Les chercheurs font sentir aux personnes de multiples odeurs différentes puis vaporisent 1mg d’atropine (en forme de spray) dans la narine gauche et bouchent avec du coton la narine droite avant de faire sentir les odeurs à nouveau. À partir de ces résultats, ils associent les changements dans l’olfaction et les bio-indicateurs de la maladie d’Alzheimer comme le volume de l’hippocampe et l’expression de l’ apolipoprotéine E.
Le graphique montre l’effet de l’atropine sur les personnes « normales » (Controls), sur les personnes avec un déficit cognitif léger (CI) et sur les personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer (AD).
Il est observé que l’atropine améliore de 86% les facultés des personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer.
 Les chercheurs ont déterminé dix odeurs en particulier (fraise, fumée, savon, menthol, clou de girofle, ananas, gaz naturel, lilas, citron et cuir) qui sont les plus prédictives du risque de passage des personnes avec un déficit cognitif léger à la maladie de l’Alzheimer.
Ces résultats pourraient permettre de détecter la maladie plus précocement avec une technique très peu onéreuse. Il est cependant nécessaire de réaliser des études supplémentaires et plus profondes afin de confirmer et améliorer cette nouvelle piste de détection de la maladie.




Conclusion
La mémoire est le processus qui nous permet de conserver et d’évoquer des informations perçues durant la vie qui ont une grande influence dans le comportement des individus. Cette étude s’intéresse plus précisément à la mémoire des odeurs, à son traitement et son influence sur la vie d’un individu.
Lorsqu’une molécule odorante volatile est perçue par l’épithélium olfactif, plus précisément par les cellules sensorielles, il y a production de signaux électriques qui sont transmis par ces mêmes cellules (neurones) vers le bulbe olfactif. Ensuite, cette information électrique est interprétée dans diverses aires du cerveau. Au fur et à mesure que les informations passent, elles sont stockées et envoyées vers différentes structures : il s’agit donc d’une fonction multimodale.
Le système limbique possède une fonction essentiel à ce niveau, puisqu’il permet le traitement de l’information sensorielle du bulbe olfactif jusqu’au cortex olfactif. L’amygdale, liée au bulbe olfactif réalise la consolidation des souvenirs émotionnels. Dès que l’odeur est traitée dans l’amygdale, elle est bien souvent associée à un état émotif. De plus, l’amygdale est associée à l’hippocampe et l’hypothalamus, cet ensemble constituant en partie le système limbique, qui permet la construction des souvenirs olfactifs, fortement liés à la mémoire émotionnelle.
Finalement, il est possible d’en conclure que la mémoire implique plusieurs structures du cerveau qui sont toujours en relation, ce qui permet d’obtenir des mémoires soit purement olfactives, soit émotionnelles, soit les deux.  
La maladie d’Alzheimer est neurodégénérative, elle affecte (entre autres) plusieurs structures du système limbique, voie d’entrée des stimuli olfactifs et responsable de la mémoire et des émotions. Ainsi, un des premiers symptômes des personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer est l’incapacité d’identifier certaines odeurs. Sur cette base, les chercheurs ont construit divers tests, l’un d’entre eux est l’ «olfactory stress test ». C’est un test très simple qui pourrait aider à détecter la maladie d’Alzheimer plus précocement qu’à l’heure actuelle, les résultats pourraient permettre d’étudier un peu plus cette maladie. Ce test s’avère très rapide, peu couteux et plus efficace que l'imagerie cérébrale et les tests génétiques pour diagnostiquer la maladie d'Alzheimer.
            En approfondissant les connaissances sur les cellules basales de l’épithélium olfactif (cellules souches neuronales), des chercheurs (Nivet et al, Engraftment of human nasal olfactory stem cells restores neuroplasticity in mice, 2011, The Journal of Clinical Investigation) ont pensé à leur utilisation pour remplacer une partie des neurones éliminés par des maladies neurodégénératives  chez des individus atteints. Des essais ont déjà été effectués sur des souris.

  

Bibliographie

1)    SALESSE, Roland; GERVAIS, Rémi. Odorat et goût - De la neurobiologie des sens chimiques aux applications. Edition 2012. Synthèses, 2012. 550p.

2)    DORMAN, D.C. 13.15 - Olfactory System. In: CHARLENE A. MCQUEEN, Comprehensive Toxicology. 2éme Édition. Oxford: Elsevier, 2010. Volume 13: Nervous System and Behavioral Toxicology263-276p, ISBN 9780080468846, 10.1016/B978-0-08-046884-6.01316-6.

3)    JOSEPH, Rhawn. Neuropsychiatry, Neuropsychology, Clinical Neuroscience. 3éme édition. New York : Academic Press, 2000.

4)    BOUCHET, Alain ; CUILLERET, Jacques. Anatomie topographique descriptive et fonctionnelle, la face, la tête et les organes des sens 2éme partie. SIMEP Editions 1971. 143p.

5)    SCHOFIELD, Peter et al.: An olfactory ‘stress test’ may detect preclinical Alzheimer’s disease. BMC Neurology 2012 12:24.

6)    LI, Wen et al. Disruption of odour quality coding in piriform cortex mediates olfactory deficits in Alzheimer’s disease. Brain – A Journal of Neurology 2010 : 133, pp 2714-2726.

7)    NIVET, Emmanuel et al.: Engraftment of human nasal olfactory stem cells restores neuroplasticity in mice with hippocampal lesions. The Journal of Clinical Investigation 2011. Volume 121, nº 7, pp 2808-2820.

8)    HOLLEY, A., 2006, Système olfactif et neurobiologieTerrain, nº47, pp. 107-122

9)    HOLLEY, André ; SICARD, Gilles : Les récepteurs olfactifs et le codage neuronal de l'odeur. Médecine/Sciences 1994. Nº10, pp 1091-1098.

10) PLAILLY, Jane. La mémoire olfactive humaine : Neuroanatomie fonctionnelle de la discrimination et du jugement de la familiarité. 2005. 225 pages. Doctorat de Sciences Cognitives – mention Neurosciences – Université Lumiere Lyon 2 – École Doctorale de Sciences Cognitives

Webographie :
11)LE FIGARO. Troubles d’Odorat, 31-10-2012,<http://sante.lefigaro.fr/sante/symptome/troubles-lodorat>

12)Comment l'Homme perçoit-il les odeurs et comment les interprète-il?, 31-10-2012,
<http://odeurstpe.e-monsite.com/pages/plan/ii-du-nez-au-cerveau/1-le-systeme-olfactif.html>

13)NOGUEIRA, João. Polipose naso-sinusal, 31-10-2012, <http://www.sinuscentro.com.br/polipose.htm>

15)  WIKIPEDIA. Rinite, 31-10-2012, <http://pt.wikipedia.org/wiki/Rinite>

16)SOCIÉTÉ ALZHEIMER. En quoi consistent la maladie d’Alzheimer et maladies apparentées, 14-11-2012, <http://www.alzheimer.ca/fr/About-dementia/Dementias/What-is-dementia>


17)SOCIÉTÉ ALZHEIMER. Qu’est-ce que la maladie d’Alzheimer ?, 14-11-2012, <http://www.alzheimer.ca/fr/About-dementia/Alzheimer-s-disease/What-is-Alzheimer-s-disease>


18)   AGÊNCIA EFE. Alzheimer causa dificuldade em identificar odores, 14-11-2012, <http://www.pr.terra.com/tecnologia/interna/0,,OI439389-EI298,00.html>




Podes ver este trabalho praticamente traduzido em: http://bioug.blogspot.fr/2012/12/sistema-olfactivo-o-olfacto-e.html

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